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Les problèmes de trésorerie sont une cause majeure des faillites intervenant au cours de la première année d’activité. Comment optimiser la gestion des flux financiers entrants et sortants ? Quelles sont les erreurs à éviter ? Et comment élaborer un plan de trésorerie ? On vous dit tout sur la trésorerie d’entreprise !
Pour faire simple, votre trésorerie, ce sont les sommes mobilisables par votre entreprise pour assumer ses dépenses courantes. Plus largement, la gestion de trésorerie permet de garder un œil sur les entrées et les sorties d’argent.
Les indépendants et les dirigeants de TPE peuvent prendre en charge l’aspect financier de leur entreprise. Mais la trésorerie, c’est un métier. Faute d’outil et de méthode, vous pouvez vous retrouver dépassé.
Dans les grosses structures, cette veille constante et rigoureuse est assurée par un trésorier. Ce qui l’intéresse, ce sont les flux de dépenses et de recettes dans le temps. Son objectif est de s’assurer que la structure dispose en permanence des fonds nécessaires au maintien de ses activités.
Le besoin en fonds de roulement (BFR) correspond au décalage de trésorerie généré par les flux financiers. Dans vos activités, vous serez régulièrement amené à engager des dépenses avant même d’avoir perçu les recettes.
Si vous dirigez une entreprise dans le secteur du BTP avec plusieurs employés, vos charges salariales risquent de tomber avant les encaissements de vos chantiers. Ce décalage, c’est votre besoin en fonds de roulement, c’est-à-dire la somme indispensable à l’exploitation de l’entreprise.
La maîtrise de la circulation des flux de trésorerie permet d’optimiser l’équilibre financier de l’entreprise. La vigilance est quotidienne et tout est affaire de timing. Pour bien gérer sa trésorerie, il faut être organisé et savoir anticiper les mouvements d’argent qu’ils soient réguliers ou imprévus !
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Une trésorerie bien gérée vous offre la visibilité nécessaire pour anticiper les difficultés et pour adopter les bonnes solutions au bon moment.
Le suivi de trésorerie est essentiel au pilotage de l’entreprise. Vous vous êtes engagé auprès d’un client, mais êtes-vous sûr de pouvoir débourser les sommes nécessaires à l’achat de la marchandise ? Avez-vous de quoi payer vos salariés ou vos prestataires avant la date butoir ?
Une méthode de gestion bien ficelée vous offre une visibilité en temps réel sur l’état de vos finances. Elle vous renseigne sur votre capacité à honorer de futures commandes et à rassurer vos associés.
En matière de trésorerie, le nerf de la guerre, ce sont les retards de paiement. À l’issue du délai légal de 60 jours, le retard moyen était de 12,5 jours en 2021. Le cabinet spécialisé Altares, à l’origine de cette étude sur les retards de paiement, a par ailleurs noté des retards plus importants chez les grandes structures de plus de 1 000 salariés.
Si les retards sont inévitables, vous avez le pouvoir de réguler leur impact sur vos activités. Relancer vos créanciers rapidement est un bon moyen d’accélérer les paiements. Encore faut-il avoir un œil sur les échéances, et plus elles s’accumulent, plus l’exercice se complique.
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Un plan de trésorerie efficace vous permet de visualiser l’ampleur des difficultés que vous pourriez rencontrer. Vous pouvez calculer la période au cours de laquelle votre solde sera débiteur et pour quel montant.
Si vos fonds sont trop justes, vous pourriez avoir besoin d’un coup de pouce pour garder la tête hors de l’eau. Quelle que soit l’issue, il est toujours bon d’avoir un train d’avance pour prendre les bonnes décisions.
Le plan de trésorerie prévisionnel fait partie de votre business plan d’entreprise. L’objectif est d’obtenir une vision claire et exhaustive de votre situation financière sur une année complète d’activité.
Le tableau de trésorerie est un récapitulatif des encaissements et des décaissements attendus sur l’année. Toutes les entrées et sorties de fonds doivent y figurer.
Vos rentrées d’argent, ce sont par exemple : la facturation client, les subventions obtenues, le montant des prêts accordés… En parallèle, les charges fixes et variables, les taxes et les impôts ou encore le paiement de prestataires externes constituent vos sorties d’argent.
Pour chaque mois, vous obtenez le total des recettes et le total des dépenses. Les dernières lignes donnent le solde mensuel et le solde cumulé. Vous disposez ainsi d’un support de suivi imparable pour anticiper les périodes de difficulté.
À noter : si vous comptez régler en novembre des marchandises acquises en septembre, la somme sera reportée dans la colonne des décaissements du mois de novembre.
Votre plan de financement initial fait état des capitaux nécessaires au lancement de votre activité. Les besoins financiers permanents de l’entreprise sont adressés par le BFR. Or, il peut être difficile de l’estimer au démarrage de l’entreprise.
Pour calculer le BFR initial, vous pouvez vous baser sur les données observées chez des entreprises similaires appartenant à votre secteur d’activités. Le calcul de la trésorerie d’une entreprise se fait selon différentes formules. Le calcul de trésorerie nette est la différence entre les encaissements et les décaissements à court terme.
Si vous constatez un passage débiteur, vous devez en identifier les causes et trouver des solutions avant de lancer votre activité. Vous pourriez augmenter les fonds propres de l’entreprise, obtenir un crédit bancaire de fonctionnement ou trouver de nouvelles sources de financement.
Gardez un œil sur les échéances, soyez prêt à dégainer une solution de secours et adoptez les bons outils !
Votre objectif, en tant que dirigeant, est d’enregistrer les encaissements aussi tôt que possible et de retarder au maximum les décaissements.
Pour accélérer les encaissements, éditez vos factures dès la fin de la prestation et relancez méthodiquement les clients à l’échéance.
Pour retarder les décaissements, vous pouvez négocier des conditions de paiement avantageuses auprès de votre fournisseur.
Acompte, escompte, affacturage, prêt bancaire… Quelles sont les solutions à déployer en cas de coup dur ?
Vous pouvez demander un acompte à vos clients pour générer rapidement de la trésorerie. Dans le domaine du bâtiment, cette étape intervient généralement au moment de la signature du devis ou avant le début des travaux.
Si vous lancez votre activité dans le BTP, notez que vous avez la possibilité d’établir une situation de travaux. Ce mode de facturation permet d’échelonner les paiements en fonction de l’avancement du chantier. Dans ce secteur où les projets peuvent s’étaler sur plusieurs années, cet outil est tout simplement indispensable à la santé financière de l’entreprise.
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L’escompte bancaire est un autre moyen de faire face à un décalage de trésorerie. Vous pouvez vous rapprocher de votre banque afin de céder un effet de commerce en échange de liquidités.
Il existe une autre forme d’escompte : l’escompte de règlement. Aussi appelée escompte commercial, cette opération consiste à accorder une remise à un client qui règle sa facture en avance ou au comptant.
L’affacturage fait partie des solutions à considérer si votre entreprise fait face à des retards de paiement réguliers. Cette solution permet aux entreprises de déléguer le recouvrement des créances à un tiers spécialisé. Concrètement, vous allez céder vos créances au factor contre une avance de trésorerie.
Exclusivement réservée aux activités en B2B, cette solution a un coût. Moyennant une commission d’affacturage ou un taux sur le financement, vous assurez vos arrières.
Vous l’aurez compris, les défaillances clients et les imprévus peuvent faire vaciller les finances de l’entreprise. Pour traverser une période compliquée, vous pourriez avoir besoin de contracter un crédit de trésorerie.
Cette solution est accordée par les organismes de crédit pour répondre à un besoin ponctuel de financement. Ce prêt peut couvrir temporairement vos charges d’exploitation ou vous éviter de passer à côté d’une opportunité.
Pour améliorer la trésorerie d’une entreprise, vous pouvez compter sur les logiciels de gestion. Ces solutions simples et accessibles offrent une interface unique pour centraliser toute l’information utile au pilotage de vos finances.
Avec un logiciel de gestion adapté à votre entreprise, vous pouvez surveiller tous les aspects de votre trésorerie en temps réel. Les données des comptes bancaires sont synchronisées. Vous pouvez intégrer les bons de commande et suivre facilement les factures client et fournisseurs. La veille sur les échéances est aussi simplifiée par la mise en place d’alertes. Autant de fonctionnalités pensées pour faciliter la gestion quotidienne et vous offrir une visibilité optimale sur vos finances.
La plupart des problèmes de trésorerie d’entreprise peuvent être évités en adoptant les bonnes pratiques de gestion et en contournant les pièges. Voici 6 erreurs à ne pas commettre en début d’activité.
En début d’activité, ne faites pas l’impasse sur un plan de trésorerie parfaitement calibré. Vous ne pouvez pas vous permettre de vous lancer sur un socle financier fragilisé. Si vous êtes dans le rouge, revoyez votre plan de financement.
Les fonctionnalités limitées de l’outil Excel risquent d’alourdir votre gestion de trésorerie. Si elles sont essentielles, ces tâches ne font pas partie de votre cœur de métier.
Pensez à adopter dès que possible un outil de gestion dimensionné pour répondre aux besoins de votre entreprise (taille, secteur, perspective d’évolution…) et libérez du temps pour vos activités !
Vous pouvez vous montrer conciliant avec vos clients, dans la limite du raisonnable. Avant d’accorder un délai de paiement, consultez votre tableau de bord. Votre geste commercial ne doit pas impacter votre capacité de financement.
Eh oui, en gestion d’entreprise, les imprévus s’anticipent ! Par imprévu, on entend tout ce qui sort du cadre de vos dépenses récurrentes. À tout moment, votre trésorerie doit pouvoir couvrir vos dépenses régulières et une facture surprise pouvant arriver sur votre bureau (réparation, remplacement d’un équipement…).
Pour faire face aux situations imprévisibles (crise sanitaire, pénurie de matériaux…), vous devez disposer d’un coussin de trésorerie. Une somme suffisante au maintien de vos activités sans rentrée d’argent. Faites une simulation et tâchez de constituer une épargne suffisante pour tenir pendant un mois, deux mois, voire plus si possible !
Nous évoluons dans un monde versatile à bien des égards. Différents événements peuvent affecter la sécurité financière d’une entreprise :
Quel sera votre plan d’action ? Où trouverez-vous les fonds pour financer la reprise ? Avec quels partenaires ? Ne réagissez pas dans le feu de l’action. Soyez plus prévoyant. Prenez le temps d’élaborer votre plan d’action la tête froide et d’identifier les interlocuteurs pouvant répondre à vos interrogations.
Évaluez, surveillez, ajustez !
Evaluer : avant de démarrer votre activité, vous devez évaluer vos besoins en fonds de roulement et élaborer un plan de trésorerie sans faille.
Surveiller : dès le début de votre activité, vous allez surveiller l’évolution de votre trésorerie à un rythme régulier : veille quotidienne, point hebdo, point mensuel.
Ajuster : si besoin, faites les changements adéquats afin d’optimiser vos flux d’argents. N’hésitez pas à solliciter l’aide d’un expert-comptable ou d’un trésorier et pensez à vous armer des bons outils logiciels.
Au fil des mois et des années, vous allez devoir procéder à quelques ajustements pour faire face à des charges plus importantes ou pour saisir une opportunité. Bien gérer sa trésorerie permet d’anticiper ces difficultés pour y répondre en temps et en heure.