Actualités du BTP

Comment prévenir les risques sur les chantiers avec la méthode AMDEC ?

Imaginez un chantier où chaque risque est anticipé, chaque faille identifiée et chaque défaillance corrigée avant même qu’elle ne se produise. Une utopie ? Pas avec l’AMDEC ! Cet outil méthodique et concret vous permet de repérer les problèmes avant qu’ils ne tournent au désastre. De la sécurité des équipes à la qualité des ouvrages en passant par l’optimisation des coûts : l’AMDEC révolutionne la prévention des risques en chantier. Découvrez tout ce qu’il faut savoir pour améliorer la sécurité et l’efficacité de vos travaux !

Simplifiez votre gestion d’entreprise du bâtiment.
Démarrer l’essai gratuit

Qu’est-ce que la méthode AMDEC pour la sécurité en chantier  ?

L’acronyme AMDEC signifie « Analyse des Modes de Défaillances, de leurs Effets et de leur Criticité« . Cette méthode va au-delà de la simple analyse des risques : elle se positionne également comme un outil essentiel de gestion de la qualité. Elle permet de réaliser une analyse préventive visant à identifier et évaluer la possibilité qu’un défaut ou une défaillance survienne, puis d’intervenir sur la cause avant que le problème ne se manifeste.

Tout comme les analyses de risques standards trouvées dans le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP), l’AMDEC utilise des grilles d’évaluation qui se fondent sur des échelles de notation allant de 1 (moins grave) à 10 (plus grave).

Cette méthode consiste à évaluer : 

  • la gravité (G) des effets, aussi désignée comme la sévérité du défaut ou de la défaillance ;
  • l’occurrence (O) des défaillances, aussi appelée probabilité de survenue de la cause ;
  • la détectabilité (D) de la défaillance (probabilité de non-détection de la cause).

Quels sont les types d’AMDEC pour un chantier ?

L’AMDEC se décline en plusieurs variantes, toutes adaptées à un aspect spécifique des projets de construction. Voici un aperçu des principales catégories d’AMDEC et de leur application dans le BTP !

AMDEC produit

L’AMDEC Produit s’assure que le produit développé répond aux exigences des clients : il y a donc un focus sur la qualité des matériaux et des équipements utilisés en chantier, le tout grâce à un plan de validation rigoureux.

Exemple pour le BTP : 

  • Fonction à assurer : résistance des panneaux de coffrage en béton.
  • Mode de défaillance : fissuration ou casse des panneaux.
  • Causes : matériaux de mauvaise qualité, surcharge, conditions climatiques extrêmes.
  • Effets : retards sur le chantier, risques pour la sécurité des travailleurs, augmentation des coûts.
  • Validation et vérifications : tests de résistance en laboratoire, sélection de matériaux renforcés adaptés à l’environnement, inspections régulières sur site.

AMDEC process

L’AMDEC Processus / Procédé analyse les défaillances potentielles dans les processus de fabrication pour prévenir les non-conformités et leurs conséquences. L’objectif est d’améliorer les processus de travail, de la mise en place des étapes à l’exécution.

Exemple pour le BTP : 

  • Fonction à assurer : coulage d’une dalle en béton d’épaisseur 150mm (+/- 5mm).
  • Mode de défaillance : épaisseur finale non conforme.
  • Causes : erreur de nivellement, mélange de béton inadéquat, interruptions dans le coulage.
  • Effets : dalle fragilisée, réduction de la durabilité, coûts de reprise élevés.
  • Validation et vérification : utilisation de lasers pour le nivellement, contrôle qualité des matériaux avant coulage, supervision continue pendant l’opération.

AMDEC moyen

Enfin, l’AMDEC Moyen / Machine vise à augmenter le MTBF (Mean Time Between Failures) en identifiant et analysant les points critiques des équipements de chantier pour détecter les failles.

Exemple pour le BTP : 

  • Fonction à assurer : fonctionnement continu d’une grue sur chantier.
  • Mode de défaillance : arrêt de la grue en pleine opération.
  • Causes : panne électrique, usure des câbles, surcharge non détectée.
  • Effets : arrêt du chantier, risques pour la sécurité, retards importants.
  • Validation et vérifications : maintenance préventive régulière, installation de capteurs de surcharge, vérification quotidienne des systèmes électriques et mécaniques

Autres types d’AMDEC

Il existe également 3 types d’AMDEC secondaires : 

  1. AMDEC Sécurité : évalue les risques liés aux accidents sur le chantier (exemple : chute d’outils depuis une nacelle).
  2. AMDEC Flux : analyse les risques de rupture d’approvisionnement en matériaux (exemple : retard dans la livraison de béton).
  3. AMDEC Fonctionnelle : anticipe les défauts dans la conception d’un bâtiment ou d’un équipement (exemple : mauvaise répartition des charges dans une structure métallique).

Les 5 étapes clés pour mettre en place une AMDEC en chantier

Mettre en place une AMDEC efficace demande une méthodologie précise et structurée ! Voici comment procéder pas à pas, en 5 étapes clés.

1. Formation du groupe de travail

La méthode AMDEC nécessite de former un groupe de travail diversifié, composé de 4 à 8 membres issus de différents services et corps de métier (par exemple des chefs de chantier et des responsables de la sécurité). Tous les intervenants doivent être familiarisés avec les principes et objectifs de l’AMDEC : c’est la raison pour laquelle on recommande souvent d’organiser une session initiale de présentation et de sensibilisation.

2. Identification et analyse des modes de défaillances

Dans l’analyse AMDEC, votre objectif est de scruter chaque élément et chaque fonction du projet de construction. Votre mission ? Déceler, analyser et répertorier toutes les défaillances possibles avant qu’elles ne viennent perturber la sécurité, la qualité ou l’efficacité du chantier. Ce n’est pas une simple vérification, mais une véritable chasse aux failles. Imaginez que chaque pièce d’équipement, chaque procédé et chaque matériau soit une partie d’un immense puzzle : une erreur (même minime) pourrait compromettre l’ensemble. 

3. Évaluation des risques et établissement de priorités

Ce qu’il faut savoir, c’est que l’efficacité de l’AMDEC dans le BTP repose donc sur une connaissance précise des matériaux, équipements ou procédures de construction concernés. Pour commencer, définissez les critères pour calculer l’indice de criticité :

  • la gravité des effets de la défaillance (G) ;
  • la fréquence d’apparition de la défaillance (F) ; 
  • la capacité de détection de la défaillance (D).

Ensuite, attribuez une cotation à chaque critère (typiquement de 1 à 10) et fixez les seuils d’alerte de criticité :

  • 1 < C < 8 : criticité négligeable
  • 8 < C < 14 : criticité moyenne
  • 14 < C < 27 : criticité élevée
  • 27 < C < 64 : criticité majeure

4. Élaboration du plan d’action

Une fois les défaillances identifiées et priorisées, place à l’action ! Chaque défaillance doit être associée à une ou plusieurs mesures correctives/préventives. L’objectif ? Réduire au maximum les risques, mais aussi garantir la sécurité, la qualité et la performance du chantier. 

Pour chaque point critique, définissez des solutions concrètes : modification des procédures, renforcement des équipements ou encore formation des équipes. Nous vous conseillons de miser sur des actions réalistes, mesurables et adaptées à la situation. C’est ici que le groupe de travail montre toute sa valeur : en croisant les expertises, les idées se transforment rapidement en plans d’action cohérents.

5. Mise en œuvre et suivi de l’amélioration continue

Un bon plan ne vaut rien s’il reste sur le papier : ainsi, mettez en œuvre les actions définies, en suivant leur application directement sur le terrain. Pour cela, désignez des responsables pour chaque action et fixez des délais clairs. Ce suivi est indispensable pour s’assurer que les mesures prises portent leurs fruits.

Mais l’AMDEC ne s’arrête pas là : c’est une démarche d’amélioration continue. Elle implique de réévaluer régulièrement les résultats, d’identifier les éventuels ajustements nécessaires et de rester vigilant face aux nouvelles situations ou risques émergents. Chaque retour d’expérience est une opportunité pour perfectionner vos pratiques et renforcer la fiabilité de vos chantiers !

Comment intégrer l’AMDEC au document unique d’évaluation des risques (DUERP) ?

L’AMDEC et le DUERP partagent un objectif commun : identifier, évaluer et prévenir les risques. Le DUERP offre une vision globale des risques professionnels au sein de l’entreprise, tandis que l’AMDEC vient enrichir cette analyse en apportant une évaluation ciblée et approfondie des risques liés à des équipements, des processus ou des activités spécifiques.

En intégrant les résultats de l’AMDEC dans le DUERP, vous obtenez une vue d’ensemble renforcée : un atout pour combiner une approche systémique et opérationnelle. Vous pouvez ainsi aller au-delà des simples constats pour proposer des actions concrètes à chaque projet.

La prévention des risques est un processus dynamique : les analyses réalisées dans le cadre de l’AMDEC doivent donc être intégrées au DUERP le plus tôt possible. Avec cette mise à jour continue, vous êtes certain que le DUERP reflète toujours les risques actuels et les solutions mises en place pour les maîtriser ! L’amélioration continue devient alors une véritable force pour anticiper et gérer efficacement les risques.

Les bénéfices concrets de l’AMDEC dans la prévention des risques en chantier

Adopter la méthode AMDEC sur vos chantiers, c’est investir dans une approche proactive qui vient avec de nombreux atouts :

  • Sécurisation des équipes et réduction des accidents : en anticipant les risques potentiels, l’AMDEC contribue directement à améliorer la sécurité sur le chantier. Résultat, moins d’accidents, une meilleure protection des ouvriers et un environnement de travail plus serein.
  • Meilleure qualité des projets et des produits : grâce à une analyse rigoureuse des risques techniques et procéduraux, l’AMDEC garantit une meilleure qualité des ouvrages. Qu’il s’agisse de structures, de finitions ou d’équipements, corriger les failles dès la phase de conception ou d’exécution permet de livrer des réalisations conformes aux attentes de vos clients.

Optimisation des coûts et respect des délais : les imprévus sont souvent synonymes de dépassements budgétaires et de retards sur les chantiers. En identifiant les sources potentielles de surcoûts et de blocages dès le départ, l’AMDEC permet d’optimiser les ressources, de limiter les pertes et d’assurer le respect des délais. 

Vous l’aurez compris : l’AMDEC est bien plus qu’une méthode, c’est une véritable révolution pour sécuriser vos équipes, garantir la qualité de vos chantiers et maîtriser vos coûts. Ne laissez plus les risques dicter vos chantiers : prenez les devants avec une approche proactive et structurée !

Share