Le 27 août 2024
Matériel et équipements de chantier

Par Mathilde Fauconnier

Tout savoir sur la norme ISO 20345 pour les chaussures de sécurité

Dans de nombreux métiers et activités du BTP, il est crucial de bien protéger les pieds contre les chutes d’objets ou encore les matériaux corrosifs. Les chaussures de sécurité s’avèrent donc essentielles. Cependant, elles doivent satisfaire à plusieurs critères définis par la législation européenne : c’est la norme EN ISO 20345 qui établit ces exigences de base et les exigences optionnelles pour les chaussures de sécurité professionnelles. Dans cet article, découvrez tout ce qu’il faut savoir sur l’EN ISO 20345 !

Simplifiez votre gestion d’entreprise du bâtiment.
Démarrer l’essai gratuit

Qu’est-ce que la norme EN ISO 20345 ?

La norme EN ISO 20345 est une norme européenne qui définit les exigences minimales que doivent respecter les chaussures de sécurité destinées à un usage professionnel. Elle spécifie les caractéristiques de base que ces chaussures doivent avoir pour protéger les travailleurs dans divers environnements de travail.

Son objectif est donc de garantir la sécurité des travailleurs en leur fournissant des chaussures capables de prévenir les blessures courantes dans le milieu professionnel (comme les écrasements, les perforations, les glissements et autres risques).

Il est important de noter que tous les tests relatifs à la norme EN ISO 20345 pour les chaussures de sécurité sont réalisés par un organisme certifié et indépendant, comme le Centre Technique du Cuir (CTC) en France.

A lire également : EPI dans le BTP : quels sont les équipements obligatoires sur les chantiers ?

Les degrés de protection des chaussures normées EN 20345

Les chaussures normées EN ISO 20345 se distinguent par plusieurs niveaux de protection, chacun étant identifié par un marquage spécifique. Ces différents degrés permettent de choisir des chaussures adaptées aux exigences spécifiques de chaque environnement de travail :  

  1. SB (Safety Basic) : embout de protection résistant à un impact de 200 joules et à une compression de 15 kN. Aucune autre exigence particulière en dehors de la résistance de l’embout.
  2. S1 : caractéristiques de SB, avec semelle antistatique, absorption des chocs au talon et résistance aux hydrocarbures.
  3. S2 : caractéristiques de S1, avec tige hydrofuge pour résister à la pénétration et à l’absorption de l’eau.
  4. S3 : caractéristiques de S2, avec semelle anti-perforation sous le pied et semelle extérieure crantée pour une meilleure adhérence sur les sols irréguliers.
  5. S4 : caractéristiques de S1, mais avec un design tout polymère ou caoutchouc (tige imperméable), et étanchéité totale.
  6. S5 : caractéristiques de S4, avec semelle anti-perforation et semelle crantée.

A lire également : Sécurité chantier : quelles sont les règles à suivre ?

Les exigences de la norme ISO 20345 sur les chaussures de sécurité

L’embout de protection

L’embout de protection constitue l’élément essentiel des chaussures de sécurité, destiné à protéger les orteils contre les chutes d’objets. Pour répondre aux exigences de base (SB) des chaussures de sécurité, l’embout doit être solidement intégré à la chaussure, de manière à ce qu’il ne puisse pas être retiré. 

L’embout doit résister à un choc de 200 joules, simulant un objet de 20 kg tombant d’une hauteur d’un mètre. Ce test est réalisé avec un pointeau sur un rail vertical automatisé. Après l’impact, la hauteur résiduelle sous l’embout au niveau des orteils est mesurée (pour une pointure 42, cette hauteur doit être d’au moins 14 mm).

De plus, l’embout doit supporter un test de compression sous une charge continue de 1500 daN. Ce test suit le même principe que celui de l’impact, avec une mesure de la hauteur résiduelle sous l’embout après application de la charge. L’embout doit également respecter certaines spécifications de profondeur, largeur et longueur.

La tige

La tige représente la partie supérieure de la chaussure, excluant la semelle. Pour satisfaire aux exigences fondamentales de sécurité en norme ISO 20345, plusieurs tests normatifs sont appliqués à la tige, afin d’évaluer les matériaux utilisés. Ces tests incluent la résistance à l’abrasion, au déchirement et à la flexion, mais aussi la mesure de la teneur en produits chimiques et de la perméabilité des matériaux.

Les chaussures de sécurité sont souvent soumises à des conditions difficiles, comme la boue, l’utilisation de détergents ou des accrochages fréquents. Ainsi, la norme ISO 20345 comprend aussi un test de résistance à l’arrachage entre la tige et la semelle pour s’assurer que la connexion entre ces deux parties reste solide sous contrainte.

Les semelles

Tout comme la tige, la semelle intérieure est évaluée à travers des tests d’abrasion et de présence de produits chimiques pour répondre aux exigences fondamentales de sécurité. Elle inclut souvent une première de propreté amovible, antistatique et de couleur noire, conçue avec un textile hydrophile pour améliorer le confort des hommes et des femmes.

La semelle extérieure, quant à elle, subit des tests de flexion, d’abrasion et de résistance au glissement. Le test de glissement vérifie la capacité de la semelle à prévenir les chutes sur des surfaces lisses comme les sols en céramique (SRA) et en acier (SRB). 

Le confort

Les éléments de protection intégrés dans les chaussures de sécurité ne doivent pas compromettre le confort de l’utilisateur. Il est donc essentiel que ces chaussures offrent une bonne protection sans pour autant causer de douleur. Pour cela, des tests d’ergonomie et de non-nocivité sont effectués pour s’assurer que le confort est maintenu même avec les protections supplémentaires. 

A lire également : Les 6 meilleures bottes de chantier en 2024 | Comparatif

Les exigences optionnelles de la norme chaussure de sécurité ISO 20345

Il existe également des marquages spécifiques ajoutés au niveau de base, et qui concernant des exigences optionnelles de l’EN ISO 20345 : 

  • A – Antistatisme : les chaussures doivent dissiper les charges électrostatiques pour réduire le risque de décharges électriques dans des environnements sensibles.
  • AN – Protection des malléoles : renforcement autour de la malléole pour protéger contre les chocs et les blessures à cette partie sensible de la cheville.
  • CI – Isolation du semelage contre le froid : la semelle doit fournir une isolation contre le froid pour maintenir les pieds au chaud dans des environnements froids.
  • CR – Résistance à la coupure : les matériaux utilisés dans la chaussure doivent résister aux coupures, protégeant ainsi les pieds des objets tranchants.
  • E – Capacité d’absorption d’énergie du talon : la chaussure doit absorber l’énergie au talon lors des impacts pour réduire la fatigue et les blessures.
  • FO – Résistance aux hydrocarbures de la semelle extérieure : la semelle doit résister à la dégradation par les hydrocarbures.
  • HI – Isolation du semelage contre la chaleur : protection contre la chaleur pour éviter les brûlures dues au contact avec des surfaces chaudes.
  • HRO – Résistance à la chaleur de la semelle d’usure : la semelle doit résister à la chaleur directe jusqu’à une température spécifiée sans se dégrader.
  • M – Protection des métatarses : protection supplémentaire pour les métatarses contre les chutes d’objets lourds.
  • P – Résistance à la perforation : une semelle intermédiaire résistante pour protéger les pieds contre les perforations provenant de dessous.
  • WR – Résistance à la pénétration de l’eau de la chaussure entière : les chaussures doivent empêcher l’eau de pénétrer dans toute la chaussure.
  • WRU – Résistance à la pénétration et absorption d’eau des matériaux de la tige : les matériaux de la tige doivent repousser l’eau et éviter son absorption pour maintenir les pieds au sec.

A lire également : Accident de chantier : comment réagir et les éviter ?


La norme EN ISO 20345 permet donc d’obtenir des chaussures de sécurité qui répondent aux besoins variés des environnements professionnels : elles sont à la fois résistantes, protectrices et confortables. C’est un équipement de protection individuelle (EPI) indispensable pour tous les ouvriers de BTP !

Simplifiez votre gestion d’entreprise du bâtiment.
Démarrer l’essai gratuit
Mathilde Fauconnier
Rédactrice web SEO, j’accompagne Obat depuis 3 ans dans la création de contenus en décryptant les spécificités de la gestion du bâtiment pour les artisans.

Numéro RM : qu’est-ce que c’est et où le trouver ?

Au moment où vous créez votre entreprise, vous recevez un code d’identification unique : il permet de vous identifier pour...

Pouvoir adjudicateur | Définition dans un marché public

Dans le Code de la commande public, les pouvoirs adjudicateurs désignent les personnes morales de droit public, les personnes morales...

Qualification QualiPV : quel intérêt pour votre entreprise ?

Professionnel de l’installation ou de la pose de systèmes solaires photovoltaïques, la qualification QualiPV vous permet de certifier vos compétences...

La pré-comptabilité : définition, avantage et étapes

La pré-comptabilité est un élément clé pour la gestion d’une entreprise : elle permet d’éviter que la paperasse s’accumule, mais...

Comment devenir canalisateur en 2024? Tout sur ce métier

Si la construction vous passionne et que vous appréciez le travail en extérieur, le métier de canalisateur pourrait être idéal...

7 étapes pour préparer efficacement un chantier du bâtiment

Vous devez organiser les travaux préparatoires d’un chantier, mais vous ne savez pas où commencer ? Préparer un chantier du...