Le 27 août 2024
Article mis à jour le 9 avril 2025
Matériel et équipements de chantier

Par Mathilde Fauconnier

Norme EN ISO 20345 pour les chaussures de sécurité

Les chantiers du BTP (Bâtiment et Travaux Publics) exposent les travailleurs à de nombreux risques pour les pieds : chutes d’objets lourds, perforation par des clous, glissades sur sol mouillé, etc. La norme ISO 20345 (désignée en Europe par EN ISO 20345) définit les exigences que doivent respecter les chaussures de sécurité, un élément essentiel des EPI BTP (équipements de protection individuelle pour le BTP), afin de prévenir ces accidents. Ce guide actualisé en 2025 fait le point sur cette norme, ses dernières évolutions et les niveaux de protection disponibles, pour une protection des pieds sur chantier optimale et en conformité avec la réglementation.

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Qu’est-ce que la norme EN ISO 20345 ?

La norme EN ISO 20345 est une norme européenne qui définit les exigences minimales que doivent respecter les chaussures de sécurité destinées à un usage professionnel. 

Que dit cette norme ?

Elle spécifie les caractéristiques de base que ces chaussures doivent avoir pour protéger les travailleurs dans divers environnements de travail.

Elle garantit notamment la présence d’un embout de protection résistant à un choc de 200 joules (équivalent à la chute d’un objet de 20 kg depuis 1 mètre) et à l’écrasement sous 1500 décanewtons (env. 1500 kg de force)​. Cette norme inclut également des exigences d’antidérapance : depuis sa mise à jour de 2022, un test de glissance sur sol céramique mouillé (anciennement noté SRA) fait partie des critères de base obligatoires​. De plus, la chaussure doit répondre à des critères d’ergonomie et de confort généraux afin d’être adaptée à une utilisation professionnelle intensive​.

Il est important de noter que tous les tests relatifs à la norme EN ISO 20345 pour les chaussures de sécurité sont réalisés par un organisme certifié et indépendant, comme le Centre Technique du Cuir (CTC) en France.

La norme EN ISO 20345 en 2025

La version actuellement en vigueur, EN ISO 20345:2022, a introduit plusieurs évolutions importantes par rapport à l’édition 2011, afin de renforcer la sécurité (nouvelles classes, tests plus stricts, nouveaux marquages, etc.). Une période de transition a été prévue jusqu’en 2024 pour permettre aux fabricants et utilisateurs de passer de l’ancienne à la nouvelle norme. En 2025, on trouve donc sur le marché des chaussures certifiées selon l’une ou l’autre version, mais la tendance est à l’adoption des exigences de 2022 pour une protection optimisée.

A lire également : EPI dans le BTP : quels sont les équipements obligatoires sur les chantiers ?

Les degrés de protection des chaussures normées EN 20345

La norme EN ISO 20345 définit plusieurs classes de protection identifiées par des codes (SB, S1, S2, S3, S4, S5, nouveaux S6 et S7…) qui correspondent à des combinaisons d’exigences de sécurité. Ces classes permettent de choisir facilement une chaussure adaptée à un usage donné. On distingue deux grands types :

  • Classe I : chaussures à tige en matériau conventionnel (cuir, textile…). Regroupe les catégories SB, S1, S1P, S2, S3 et désormais S6, S7. Ce sont les chaussures de sécurité classiques, basses ou montantes.
  • Classe II : chaussures tout polymère ou tout caoutchouc (ex. bottes en PVC ou PU). Regroupe les catégories S4 et S5. Ces modèles sont entièrement moulés en matière imperméable.

Toutes les classes intègrent les exigences SB de base (embout 200 J, antidérapante SRA, etc.). Elles se différencient par les protections additionnelles qu’elles offrent. Le tableau ci-dessous résume les caractéristiques principales de chaque classe de chaussures de sécurité selon la norme en vigueur en 2025 :

A lire également : Sécurité chantier : quelles sont les règles à suivre ?

Les exigences de la norme ISO 20345 sur les chaussures de sécurité

L’embout de protection

L’embout de protection constitue l’élément essentiel des chaussures de sécurité, destiné à protéger les orteils contre les chutes d’objets. Pour répondre aux exigences de base (SB) des chaussures de sécurité, l’embout doit être solidement intégré à la chaussure, de manière à ce qu’il ne puisse pas être retiré. 

L’embout doit résister à un choc de 200 joules, simulant un objet de 20 kg tombant d’une hauteur d’un mètre. Ce test est réalisé avec un pointeau sur un rail vertical automatisé. Après l’impact, la hauteur résiduelle sous l’embout au niveau des orteils est mesurée (pour une pointure 42, cette hauteur doit être d’au moins 14 mm).

De plus, l’embout doit supporter un test de compression sous une charge continue de 1500 daN. Ce test suit le même principe que celui de l’impact, avec une mesure de la hauteur résiduelle sous l’embout après application de la charge. L’embout doit également respecter certaines spécifications de profondeur, largeur et longueur.

La tige

La tige représente la partie supérieure de la chaussure, excluant la semelle. Pour satisfaire aux exigences fondamentales de sécurité en norme ISO 20345, plusieurs tests normatifs sont appliqués à la tige, afin d’évaluer les matériaux utilisés. Ces tests incluent la résistance à l’abrasion, au déchirement et à la flexion, mais aussi la mesure de la teneur en produits chimiques et de la perméabilité des matériaux.

Les chaussures de sécurité sont souvent soumises à des conditions difficiles, comme la boue, l’utilisation de détergents ou des accrochages fréquents. Ainsi, la norme ISO 20345 comprend aussi un test de résistance à l’arrachage entre la tige et la semelle pour s’assurer que la connexion entre ces deux parties reste solide sous contrainte.

Les semelles

Tout comme la tige, la semelle intérieure est évaluée à travers des tests d’abrasion et de présence de produits chimiques pour répondre aux exigences fondamentales de sécurité. Elle inclut souvent une première de propreté amovible, antistatique et de couleur noire, conçue avec un textile hydrophile pour améliorer le confort des hommes et des femmes.

La semelle extérieure, quant à elle, subit des tests de flexion, d’abrasion et de résistance au glissement. Le test de glissement vérifie la capacité de la semelle à prévenir les chutes sur des surfaces lisses comme les sols en céramique (SRA) et en acier (SRB). 

Le confort

Les éléments de protection intégrés dans les chaussures de sécurité ne doivent pas compromettre le confort de l’utilisateur. Il est donc essentiel que ces chaussures offrent une bonne protection sans pour autant causer de douleur. Pour cela, des tests d’ergonomie et de non-nocivité sont effectués pour s’assurer que le confort est maintenu même avec les protections supplémentaires. 

A lire également : Les 6 meilleures bottes de chantier en 2025 | Comparatif

Les exigences optionnelles de la norme chaussure de sécurité ISO 20345

Il existe également des marquages spécifiques ajoutés au niveau de base, et qui concernant des exigences optionnelles de l’EN ISO 20345 : 

  • A – Antistatisme : les chaussures doivent dissiper les charges électrostatiques pour réduire le risque de décharges électriques dans des environnements sensibles.
  • AN – Protection des malléoles : renforcement autour de la malléole pour protéger contre les chocs et les blessures à cette partie sensible de la cheville.
  • CI – Isolation du semelage contre le froid : la semelle doit fournir une isolation contre le froid pour maintenir les pieds au chaud dans des environnements froids.
  • CR – Résistance à la coupure : les matériaux utilisés dans la chaussure doivent résister aux coupures, protégeant ainsi les pieds des objets tranchants.
  • E – Capacité d’absorption d’énergie du talon : la chaussure doit absorber l’énergie au talon lors des impacts pour réduire la fatigue et les blessures.
  • FO – Résistance aux hydrocarbures de la semelle extérieure : la semelle doit résister à la dégradation par les hydrocarbures.
  • HI – Isolation du semelage contre la chaleur : protection contre la chaleur pour éviter les brûlures dues au contact avec des surfaces chaudes.
  • HRO – Résistance à la chaleur de la semelle d’usure : la semelle doit résister à la chaleur directe jusqu’à une température spécifiée sans se dégrader.
  • M – Protection des métatarses : protection supplémentaire pour les métatarses contre les chutes d’objets lourds.
  • P – Résistance à la perforation : une semelle intermédiaire résistante pour protéger les pieds contre les perforations provenant de dessous.
  • WR – Résistance à la pénétration de l’eau de la chaussure entière : les chaussures doivent empêcher l’eau de pénétrer dans toute la chaussure.
  • WRU – Résistance à la pénétration et absorption d’eau des matériaux de la tige : les matériaux de la tige doivent repousser l’eau et éviter son absorption pour maintenir les pieds au sec.

À lire également : Accident de chantier : comment réagir et les éviter ?

Comment bien choisir ses chaussures de sécurité BTP en 2025 ?

En 2025, le choix de chaussures de sécurité doit être adapté aux conditions du chantier. 

Pour les environnements secs et peu risqués, un modèle S1 peut suffire. En revanche, pour les travaux extérieurs exposés à l’humidité ou aux objets tranchants, privilégiez une S3 ou une S7 avec membrane imperméable. 

Le climat est aussi déterminant : en hiver, optez pour une isolation CI ; pour les surfaces chaudes, un marquage HRO ou HI est indispensable. L’activité influence également le choix : travail en hauteur → talon LG ; accroupi ou à genoux → sur-embout SC ; risques de choc latéral → protection AN à la cheville. 

Enfin, vérifiez toujours que les chaussures portent un marquage clair conforme à la norme EN ISO 20345:2022. Préférez les modèles récents, mieux conçus pour garantir sécurité, confort et durabilité sur les chantiers.

La norme EN ISO 20345 permet donc d’obtenir des chaussures de sécurité qui répondent aux besoins variés des environnements professionnels : elles sont à la fois résistantes, protectrices et confortables. C’est un équipement de protection individuelle (EPI) indispensable pour tous les ouvriers de BTP !

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Mathilde Fauconnier
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