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À l’heure actuelle, il n’est plus possible d’ignorer les défis auxquels la planète fait face du point de vue environnemental. Dans toutes les industries, de nombreux changements s’opèrent déjà et doivent se multiplier pour limiter l’impact écologique de l’homme sur la nature. Les professionnels du BTP sont eux aussi directement concernés puisque les constructions jouent un rôle crucial dans le développement durable. L’émergence de l’éco-construction, ce type de bâtiment plus respectueux de l’environnement, est un pas en avant notable dans cette évolution. Alors, quel est aujourd’hui l’impact environnemental de la construction et quels sont les points principaux à améliorer pour le réduire ? On vous donne plusieurs pistes de réflexion dans cet article.
La notion d’éco-construction, ou construction écologique, désigne les bâtiments conçus pour être les plus respectueux possibles de l’environnement. Par rapport aux bâtiments “classiques”, on reconnaît une éco construction à ses différentes caractéristiques :
Dans le BTP, les efforts pour limiter l’impact environnemental des constructions peuvent donc se faire à plusieurs niveaux. La mise en place de mesures vertes sur le chantier (par exemple concernant la gestion des déchets), le choix de matériaux naturels ou encore l’installation d’équipements énergétiques alternatifs sont autant de moyens de minimiser les conséquences négatives d’une construction sur la nature.
Le secteur du bâtiment et des travaux publics occupe une place centrale dans la question des enjeux écologiques. Selon des chiffres publiés en 2020 par le Ministère de la Transition Écologique, le BTP représente ainsi à lui seul 43 % de la consommation énergétique en France et 23 % des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Réchauffement climatique, pollution de l’air et de l’eau, épuisement des ressources naturelles… Aujourd’hui les conséquences négatives sur l’environnement des émissions de GES et d’une consommation énergétique démesurée sont bien connues de tous. Or, demeure une problématique de taille : comment continuer à loger la population et proposer les infrastructures privées et publiques nécessaires de façon plus éco-responsable ?
Ce constat a eu pour effet d’accélérer la recherche de solutions innovantes pour réduire cet impact. Parmi les projets de bâtiments neufs, les éco-constructions ont de plus en plus le vent en poupe. À la clé : un meilleur respect de la nature mais aussi d’importantes économies d’argent pour les usagers grâce à l’optimisation de l’énergie.
Le problème des passoires thermiques, ces logements excessivement énergivores, est notamment au cœur des problématiques récentes. Pour les foyers à faibles ressources, ces dernières sont synonymes de factures de consommation très élevées, entraînant une réelle précarité énergétique et des conditions de vie néfastes sur la santé.
Artisans indépendants, chefs d’entreprises BTP, contracteurs, employés… Les questions environnementales concernent tous les acteurs de la construction, de la conception du projet jusqu’à sa livraison.
Pour les entreprises du bâtiment, la construction durable a tout d’abord engendré de nouvelles obligations, prévues notamment dans le cadre de la RT bâtiment. Créée en 1974 et mise à jour régulièrement, la réglementation thermique définit un certain nombre de normes et d’exigences en matière de performance énergétique pour les constructions neuves.
Sur un plan purement commercial, s’intéresser à l’éco-construction en tant que professionnel BTP permet aussi de toucher une clientèle plus large. La demande pour des habitations mieux isolées et moins gourmandes en énergie est en effet croissante parmi les particuliers. Pour ces derniers, l’intérêt est à la fois écologique mais aussi financier, la consommation énergétique pouvant être une dépense qui pèse lourd pour les foyers.
Ces dernières années, l’État a mis en place diverses aides financières pour encourager la transition écologique. Pour les artisans, ces dispositifs peuvent constituer un réel argument commercial pour convaincre ses prospects de se lancer dans des travaux de rénovation énergétique. Il existe notamment les mesures suivantes :
À savoir que l’obtention de ces dispositifs est soumise à certaines conditions, autant pour le bénéficiaire que pour le prestataire BTP. MaPrimeRénov’, les primes CEE ou l’aide de l’Anah demandent par exemple que les travaux soient obligatoirement réalisés par un artisan certifié RGE.
Retrouvez plus d’informations sur les labels RGE ici : Le certificat RGE pour les artisans : formation et qualification
Alors, concrètement, quels sont les leviers d’action possibles pour réduire l’impact environnemental d’un bâtiment ? Voici les différents critères à prendre en compte pour réaliser une éco construction.
Une construction durable devrait l’être dès les travaux. La gestion des déchets, en particulier, est un enjeu de taille dans le bâtiment. Selon la FFB, l’industrie du BTP génère en France environ 46 millions de tonnes de déchets par an, dont 73% de déchets inertes (béton, tuile, gravats, etc).
Sur le chantier, il faut savoir que l’entrepreneur ou l’entreprise prestataire est entièrement responsable de ses déchets. Dans ce contexte, il est indispensable de prévoir des bacs de tri et des centres de recyclages adaptés afin d’assurer une meilleure traçabilité et optimiser les ressources.
Important : depuis le 1er juillet 2021, il est obligatoire de mentionner la gestion des déchets sur les devis du bâtiment. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter notre article sur la mention des déchets sur les devis.
Pour vous aider à gérer plus efficacement vos déchets, la FFB met à disposition un guide pratique très complet disponible en ligne. Celui-ci vous rappelle vos obligations en matière de tri et vous donne des conseils pour mettre en place des solutions de collecte et limiter votre production.
Un autre point important pour limiter l’impact environnemental d’une construction est de privilégier l’utilisation de matériaux d’origine naturelle. Recyclables, durables, moins polluants et dans certains cas économiques, ils ont de nombreux avantages et s’adaptent très bien aux contraintes techniques de la construction.
On trouve aujourd’hui divers types de matériaux écologiques couramment utilisés dans le bâtiment. Le bois, la paille, la ouate de cellulose, le chanvre, la terre crue, le lin, la laine de mouton, le liège et le textile recyclé sont parmi les plus populaires. Chaque matériau offre des performances thermiques différentes, idéales pour l’isolation, la conception de murs, de planchers, etc.
À lire également : Les matériaux biosourcés dans le bâtiment | Définition
Une éco-construction se doit également de limiter au maximum le recours aux énergies fossiles. Chauffage écologique, ventilation, électricité… Dans chaque domaine, des systèmes et des équipements ont été conçus dans le but de diminuer drastiquement la consommation énergétique.
Pour chauffer les logements, il y a par exemple les pompes à chaleur air-eau , les chauffe-eaux solaires et les poêles à bois, de préférence à granulés. Pour produire de l’électricité de façon autonome, les panneaux solaires photovoltaïques ou aérovoltaïques à installer sur le toit sont très répandus.
Concernant la ventilation, l’installation d’une ventilation naturelle ou mécanique (comme la VMC double flux) peut aider à renouveler l’air plus efficacement et à réduire les pertes de chaleur.
Les particuliers peuvent quant à eux s’équiper d’équipements éco-performants. On pense notamment aux ampoules LED, aux électroménagers de classe énergétique A+ et aux systèmes de régulation et récupération d’eau.
Bref, il existe aujourd’hui de nombreuses alternatives très efficaces aux appareils classiques. L’objectif de ces dispositifs est le même : optimiser la production énergétique et accompagner les consommateurs dans leur transition vers une gestion plus autonome de leur énergie.
Un dernier facteur à considérer dans la construction de projets éco-responsables concerne la prise en compte de l’environnement. Qu’entend-t-on exactement par là ? En fait, cela implique de tirer profit des ressources naturelles déjà sur place (climat, végétation, cours d’eau) pour optimiser la performance énergétique et l’isolation du logement.
Il peut s’agir orienter stratégiquement les fenêtres afin de profiter de la chaleur du soleil, d’utiliser (ou planter) des arbres pour se protéger du vent, etc. Tous ces principes se regroupent dans le concept de maison bioclimatique, un nouveau type d’habitat.
Il va de soi que cette approche n’est pas réalisable partout, notamment en zone urbaine. Ceci dit, ce peut être un point intéressant à étudier pour les professionnels du BTP travaillant en milieu rural.
Les professionnels du bâtiment ont donc un rôle important à jouer face aux enjeux du développement durable. D’une part, en se renseignant et en se formant sur les nouvelles techniques et savoir-faire éco-responsables à acquérir. Dans un second temps, en communiquant à leurs clients sur les différentes opportunités liées à l’éco-construction. L’idée ? Démocratiser la notion de construction durable afin de remplacer peu à peu les méthodes traditionnelles.
De leur côté, l’État et les fabricants doivent redoubler d’efforts pour rendre cette transition écologique plus abordable pour les particuliers. En effet, le prix des maisons écologiques restent encore un frein important pour les consommateurs. Pour l’un, il s’agit donc de mettre en place des aides financières afin d’encourager les travaux de construction ou de rénovation énergétique. Pour les autres, de baisser les coûts de fabrication (et ainsi de vente) des matériaux et des dispositifs éco-performants.