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Glissade, chute, faux-pas, déséquilibre : les professionnels du bâtiment sont souvent confrontés aux risques de chute de plain-pied. Que ce soit à cause d’un obstacle sur le sol, d’un mauvais mouvement ou d’un manque d’attention, un ouvrier peut tomber et se blesser plus ou moins grièvement. La chute de plain pied est la 2e cause d’accident dans le BTP, avec plus de 20 % de journées d’arrêt de travail. Pour prévenir les chutes de plain-pied, il convient donc de mettre en place certaines actions, à commencer par l’entretien et le rangement du chantier. Découvrez notre guide complet sur la prévention des chutes sur surface plane !
La définition d’une chute de plain-pied est simple : elle correspond à une glissade, un faux-pas et autre perte d’équilibre sur une surface pourtant plane, c’est-à-dire sans rupture de niveau, trottoir, plan incliné, marches, etc. Ces chutes peuvent intervenir à l’intérieur comme à l’extérieur des locaux ou chantiers.
Un accident de plain pied n’est pourtant pas anodin, puisqu’il peut entraîner des conséquences et des lésions légères à graves. Il convient donc pour les employeurs de les prendre en compte et de mettre en place des mesures de prévention.
Première cause d’une chute de plain-pied dans le BTP : un chantier mal entretenu. La présence d’un obstacle au sol est un facteur de risque, principalement dans le secteur du bâtiment puisque les artisans et ouvriers ont souvent les mains encombrées d’outils et de matériaux.
Or, il est plus difficile de se rattraper lorsque l’on perd l’équilibre avec des objets dans les mains. Parpaing posé, planches au milieu d’un passage, marteau et outil laissé au pied d’un mur : ce sont autant de facteurs de risques d’accidents de travail.
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Une chute de plain-pied peut également survenir à cause d’un défaut d’attention, d’une mauvaise posture ou encore de fatigue. En bref, il peut s’agir d’un mouvement qui fait perdre l’équilibre à la personne.
De la précipitation ou un manque de concentration augmente le risque de faire un faux-pas et tomber. Les mauvaises postures peuvent aussi causer des déséquilibres, par exemple au moment de transporter une charge longue et lourde (poutre, tuyau en fonte, etc.). Un artisan pressé aura également plus de chances de chuter.
Enfin, un sol glissant et incliné augmente le risque de chute de plain pied. Il existe des surfaces glissantes par nature, comme les panneaux en contreplaqué filmé. Mais le sol peut également devenir glissant à cause de causes extérieures, comme le gel ou le verglas pendant l’hiver. Un sol graisseux ou incliné peut également se révéler instable.
S’il est si important de réaliser une prévention des risques au sujet des chutes de plain-pied, c’est parce qu’elles sont plus fréquentes que les chutes de hauteur. Selon l’Assurance Maladie, elles sont à l’origine de 10 % des arrêts de travail de plus de 4 jours depuis 2018, contre 7 % pour les chutes en hauteur.
Ce type de chute est dangereux, soit à cause de l’impact sur le sol, soit parce que le salarié cherchera à se rattraper sur un support dangereux. Une chute de plain pied peut entraîner des entorses, luxations, plaies ou contusions, mais aussi des blessures graves comme des fêlures et fractures :
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Dans le cadre d’une prévention de chute de plain pied, il est important de commencer par identifier les facteurs de risques afin de déterminer les bonnes actions de prévention. Il est nécessaire d’impliquer les salariés dans le processus pour améliorer les dispositions techniques (espace de travail comme les zones exigües, les sols glissants, les espaces encombrés) comme les dispositions organisationnelles (activités simultanées, maintien en état des équipements, information et sensibilisation).
Il faut évaluer les espaces extérieurs comme intérieurs pour limiter au maximum le risque d’accident de chantier, le tout dans une démarche continue et collective. Les facteurs de risques (facteurs environnementaux et organisationnels) permettent de mieux comprendre les circonstances d’une chute de plain-pied, les activités les plus touchées et les lieux les plus susceptibles d’entraîner une chute. Il faut retranscrire les résultats de cette évaluation dans un document unique (article R. 4121-1 du Code du travail).
Pour augmenter la sécurité sur un chantier, commencez par travailler sur les espaces de travail pour prévenir au maximum toute chute de plain-pied :
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Pour réduire les risques de glissade, il faut diminuer au maximum la présence d’une souillure pouvant réduire l’adhérence de la chaussure sur le sol et donc provoquer un accident de plain-pied. Pour cela, plusieurs solutions s’offrent à vous :
Pensez à l’éclairage des zones de circulation pour faciliter l’identification des dangers comme les obstacles, les dénivelés ou un éventuel encombrement. Attention cependant : les dispositifs d’éclairage peuvent perdre e performance au fur et à mesure de leur utilisation. Il faut régulièrement les nettoyer et réaliser des opérations de maintenance afin de conserver un éclairage efficient, surtout la nuit ou dans les zones ombragées.
Pour prévenir durablement les risques, les salariés doivent prendre conscience de la conséquence d’une chute de plain pied sur leur santé. Pour cela, rien de tel que d’impliquer les salariés dans l’évaluation du risque et la mise en œuvre des solutions. Les ouvriers et autres intervenants doivent se rendre compte de la complexité du risque et des conséquences des chutes de plain-pied. Vous pouvez par exemple afficher des messages clairs pour identifier les risques, mais aussi réaliser des formations ponctuelles pour sensibiliser les équipes à ce sujet.
Enfin, dernier levier pour réduire le risque de chute de plain-pied : avoir recours à des équipements de protection individuelle (EPI) comme des bottes ou chaussures antidérapantes. Cela ne vous abstient pas de mettre en œuvre des mesures de prévention sur le lieu des travaux, mais c’est un bon complément pour diminuer les chutes. De la même mesure que vous fourniriez un casque aux ouvriers travaillant en hauteur, équipez vos ouvriers de chaussures adaptées.
Souvent perçue comme bénigne, la chute de plain pied peut pourtant engendrer des lésions graves. Dans le secteur du bâtiment, c’est la deuxième cause d’accidents de travail et donc de jours d’arrêt : pour la pérennité de votre entreprise comme la santé de vos salariés, il convient de mettre en place des mesures pour éviter au maximum les chutes de toute sorte !