Article mis à jour le 24 juillet 2024
Création d'entreprise
Par Mathilde Fauconnier
Comment ouvrir une entreprise de maçonnerie ?
Sommaire
- 1 Rappel sur le secteur de la maçonnerie
- 2 Quelles formations / qualifications pour ouvrir une entreprise de maçonnerie ?
- 3 Quel statut juridique pour une créer une société de maçonnerie ?
- 4 Démarches et étapes pour ouvrir une entreprise de maçonnerie
- 5 Check-list pour ouvrir son entreprise de maçonnerie
Vous désirez devenir maçon ? C’est un métier très attractif dans le secteur du BTP puisqu’il offre de nombreuses opportunités dans le neuf comme dans l’ancien. Mais peut-on ouvrir une entreprise de maçonnerie sans diplôme ? Quelle réglementation doit-on respecter ? Quelles sont les étapes de création pour un entrepreneur en maçonnerie ? Dans ce guide, découvrez comment ouvrir une entreprise de maçonnerie dans les meilleures conditions et vous lancer en tant que maçon indépendant !
Rappel sur le secteur de la maçonnerie
Le métier de maçon
Le maçon est un artisan spécialisé dans la création des fondations, la construction des murs pour les bâtiments neufs ou en rénovation, et l’exécution de divers travaux d’entretien. Selon la taille de l’entreprise, l’activité peut être classée comme :
- artisanale pour les structures employant moins de 10 salariés ;
- commerciale pour celles ayant un effectif supérieur à 10 salariés.
Le domaine de la maçonnerie étant réglementé, il est nécessaire de posséder des qualifications ou une expérience professionnelle adéquate pour démarrer une entreprise dans ce secteur. Le code APE attribué aux entreprises de maçonnerie est le 43.99C, correspondant aux travaux de maçonnerie générale et au gros œuvre de bâtiment.
Cet article peut vous intéresser : Maçon : Salaire et formation – Fiche métier
Le marché de la maçonnerie
À l’heure actuelle, la France compte environ 110 000 entreprises de maçonnerie générant collectivement un chiffre d’affaires de 40 milliards d’euros. La majorité de ces entreprises sont des petites structures comptant moins de 20 salariés.
Il existe aussi une part significative de professionnels qui optent pour le régime de la micro-entreprise. Les données statistiques du secteur peuvent être consultées sur le site de la FFB (Fédération Française du Bâtiment) dédié à la maçonnerie et au gros œuvre.
Quelles formations / qualifications pour ouvrir une entreprise de maçonnerie ?
Quels diplômes pour devenir maçon ?
Pour aspirer à une carrière de maçon, divers parcours de formation reconnus par le Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) sont à votre disposition. Pour s’orienter vers ce métier, vous pouvez suivre une formation de maçon comme :
- CAP Maçon, généralement sur une période de 2 ans ;
- Titre Professionnel (TP) spécialisé comme le TP Maçon du bâti ancien ;
- Brevet Professionnel (BP) Maçon ou BP Métiers de la pierre ;
- Bac Pro Technicien du bâtiment : organisation et réalisation du gros œuvre ;
- Bac Pro spécialisé dans la préservation du patrimoine bâti, centré sur la maçonnerie.
💡 Si vous envisagez une reconversion professionnelle vers la maçonnerie, votre compte personnel de formation (CPF) ou des aides de Pôle Emploi, telles que la Préparation Opérationnelle à l’Emploi Individuelle (POEI), peuvent être des ressources utiles.
A lire également : Reconversion professionnelle dans le bâtiment | Par quoi commencer ?
Peut-on devenir auto-entrepreneur en maçonnerie sans diplôme ?
La maçonnerie est un domaine du bâtiment et des travaux publics soumis à une certaine réglementation. Pour se lancer en auto-entrepreneur dans ce secteur, il est impératif de détenir un diplôme ou de justifier d’une expérience professionnelle minimale de 3 ans en rapport avec le métier de maçon.
Sans ces prérequis, il n’est pas autorisé de démarrer une activité d’auto-entrepreneur en maçonnerie. Dans le cas d’une reconversion professionnelle vers la maçonnerie, il est nécessaire de prouver ses compétences :
- soit par la détention d’un diplôme adapté ;
- soit par une validation des acquis de l’expérience (VAE).
Au moment de l’immatriculation, il vous faudra fournir des justificatifs attestant de vos qualifications professionnelles pour ouvrir l’entreprise de maçonnerie.
Quel statut juridique pour une créer une société de maçonnerie ?
Avant d’ouvrir une entreprise de maçonnerie, l’entrepreneur doit mûrement réfléchir à la structure de son entreprise. Dans cette phase préparatoire, il devra se pencher sur divers aspects clés :
- la structure juridique ;
- le mode d’imposition des bénéfices ;
- la couverture sociale adaptée à son statut.
Le choix de la forme juridique de l’entreprise dépendra principalement du nombre de personnes impliquées dans le projet. Ceci oriente vers des options de statuts juridiques spécifiques :
- Pour une entreprise individuelle (y compris micro-entreprise) ou pour un seul entrepreneur : les formes comme l’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) ou la Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) sont adaptées.
- Pour des projets impliquant plusieurs collaborateurs : les formes sociétaires comme la Société à Responsabilité Limitée (SARL) ou la Société par Actions Simplifiée (SAS) sont souvent privilégiées.
Que vous désiriez devenir auto-entrepreneur en maçonnerie ou créer une société, il est nécessaire de réaliser une analyse comparative des différentes formes juridiques et de leurs caractéristiques. Vous pourrez ainsi déterminer laquelle serait la plus appropriée en fonction des objectifs et besoins spécifiques de l’entreprise à créer. N’hésitez pas à vous faire accompagner par un expert-comptable !
A lire également : Quel statut juridique choisir pour son entreprise ? Le guide
Démarches et étapes pour ouvrir une entreprise de maçonnerie
S’inscrire à la Chambre des Métiers
Puisque le domaine de la maçonnerie est classé dans l’artisanat, il est impératif de s’enregistrer auprès de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) lors de la création de l’entreprise. La suite des procédures d’immatriculation et le coût des démarches varient en fonction de la structure juridique choisie par l’entreprise.
Souscrire les assurances nécessaires
Avant de démarrer tout projet de construction et d’ouvrir une entreprise de maçonnerie, il est obligatoire d’avoir souscrit à une assurance de responsabilité civile professionnelle. De plus, pour les travaux de gros œuvre ou de construction, la loi exige que l’entreprise dispose d’une assurance décennale, une formalité habituellement requise pour les sociétés de maçonnerie.
Acquérir le label RGE
Pour permettre à leurs clients de profiter des aides de l’État pour certains travaux, les entreprises de maçonnerie doivent détenir le label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). L’obtention de ce label passe par une formation spécifique dispensée par un organisme accrédité.
Il existe plusieurs spécialisations du label : RGE qualibat, RGE Eco artisan, etc. Ce label est essentiel pour que les clients puissent demander des aides financières telles que le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) ou l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ).
A lire également : Comment devenir artisan du bâtiment ? Se lancer en 2024
Check-list pour ouvrir son entreprise de maçonnerie
Faire une étude de marché et de la concurrence
Pour créer une société de maçonnerie, la réalisation d’une analyse du marché est une phase cruciale. Cela implique une évaluation approfondie du marché pour en saisir les dynamiques :
✔ Quels concurrents opèrent déjà dans ce domaine ?
✔. Existe-t-il des normes spécifiques régissant ce secteur ?
✔ Quels sont les comportements et les préférences des consommateurs cibles ?
N’hésitez pas à utiliser votre expérience personnelle et vos contacts pour élaborer votre proposition commerciale et vous démarquer !
Établir un business plan
Le busines plan est essentiel pour ouvrir une entreprise de maçonnerie dans de bonnes conditions. Il doit fournir une vue d’ensemble complète du projet. Ce document doit aborder les éléments suivants :
- la présentation détaillée du projet (acteurs impliqués, nature du marché, zone géographique, clientèle visée, profil des concurrents, etc.) ;
- l’analyse financière du projet, notamment les prévisions de chiffre d’affaires ;
- la prévision des dépenses (achat ou la location de véhicules, acquisition d’engins de chantier, outillage et matériel professionnel requis, logiciel de gestion pour maçon, aménagement d’un local professionnel, investissement dans la signalétique, etc.).
Respecter la réglementation
Chaque professionnel de la maçonnerie doit se plier aux réglementations qui régissent les activités du bâtiment. En plus des obligations d’assurance mentionnées ci-dessus, voici les principales dispositions à respecter :
- Transparence tarifaire : avant la signature d’un contrat, il est impératif pour le maçon de communiquer et d’afficher les tarifs d’intervention. La rédaction d’un devis est une obligation légale qui doit détailler, entre autres, le tarif horaire, la méthode de calcul du temps de travail estimé, ainsi que les coûts liés au déplacement.
- Conformité RT 2012 : l’installation et les matériaux isolants doivent respecter les exigences de la réglementation thermique RT 2012 pour les constructions.
- Sécurité et habilitation électrique des salariés : l’entreprise doit appliquer les mesures de prévention énoncées dans le Code du travail. En présence d’opérations sur des installations électriques, une habilitation adéquate doit être accordée par l’employeur.
- Autorisation pour la conduite d’engins : pour les employés amenés à manipuler des engins motorisés de chantier ou des appareils de levage (comme les grues ou les chariots élévateurs), une autorisation spécifique est requise. Cette autorisation est octroyée par l’employeur suite à une évaluation médicale de l’employé.
- Normes de sécurité et d’accessibilité pour les ERP : il est impératif de se conformer aux normes en vigueur concernant la sécurité et l’accessibilité pour les établissements accueillant du public.
Vous avez à présent toutes les clés pour ouvrir une entreprise de maçonnerie ! La création d’une entreprise de BTP demande un peu de réflexion et d’organisation. Les démarches varient selon le statut juridique choisi, mais vous pouvez être accompagné par des professionnels (expert-comptable par exemple) pour faire le meilleur choix.
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